Mme de Lafayette nous voilà! (titre cliquable)
En ce dimanche matin de l'an de grâce 2009, j'oyais d'un air fort réjoui les potacheries piquantes de La panique, qui m'inspirérent la question suivante: combien d'entre vous fidèles et ô combien nombreux lecteurs ont "souffert" à l'instar de notre Nabotiritas, sur la lecture de la Princesse de Clèves, et à quelle occasion?
Je donne l'exemple en citant mon expérience perso: j'ai rencontré la Princesse en classe de seconde, quand mon prof de français déjanté a eu la bonne idée de nous fourrer ses aventures entre les mains, besogneux petits ados mal dégrossis que nous étions alors...
J'avoue que j'eus du mal à démêler les intrigues de la cour d'Henri II, et que je fulminais de me perdre dans les méandres d'une grammaire qui me rendait le sens des phrases plus complexe que la lecture de la Thora...
Pourtant, à force de persévérance (et un peu aussi parce que le prof avait bien dit qu'il y aurait contrôle de lecture) je me retrouvai d'un seul coup fascinée par les tourments de la Princesse partagée entre son jaloux de mari qu'elle n'aimait que par convenance et le Duc de Nemours, dont elle était amoureuse à en perdre la raison, alors qu'il lui était aussi défendu de s'en approcher que du jardin d'Eden après avoir mangé une pomme pour Eve...
Quel ballot aussi ce Nemours! Il n'avait qu'à se pointer en premier, au lieu de débarquer au bal en sautant une rangée de chaises pour se faire remarquer.
Et le Prince de Clèves, pourquoi ne pouvait-il pas comprendre qu'il était de trop, et surtout qu'il était beaucoup trop vieux pour la Princesse?
Et ces manigances avec des portraits dérobés, des lettres déguisées, des paroles codées, des scènes espionnées, quel tralala!
Et tant de tergiversations, de doutes et de questions, qu'au bout d'un moment, on ne savait plus si c'était le personnage qui raisonnait, ou notre esprit qui se perdait en conjectures sur la décision à prendre...
Toujours est-il que ce livre ne m'est pas tombé des mains (à l'inverse de certains soi-disant "brillants" auteurs contemporains, qui se complaisent dans l'absorption de léguminées en voie avancée de décomposition, au point que toute leur prose en devient pourrissante), et que l'état de frustration rageuse, au vu du dénouement tragique qui le conclue, dans lequel il m'a laissée, a complètement transformé ma vision personnelle de la littérature.
Peut-être que si je n'avais pas lu ce livre (et ensuite relu), je n'aurais pas été capable d'aller vers les autres, les Bukovski, les Fante, les J.C. Oates, les Miller, les Proust, les Fitzgerald, les...
Et je reste convaincue que c'est parce que ce livre a exigé de moi un terrible effort de compréhension, d'humilité, de servitude presque, que je suis passée du stade de lectrice pour mon plaisir, au stade de lectrice pour le plaisir.
Un livre qui porte loin hors de soi et qui oblige à découvrir le monde, à le voir autrement qu'avec sa propre vision, et à accepter que le fonctionnement de ce monde (et des gens qui le composent) n'est pas forcément conforme à ce qu'on en attend.
C'est mon avis concernant cette lecture de la Princesse de Clèves. Un grand roman, un indispensable roman, bien plus fort qu'une référence culturelle, parce qu'il donne à grandir.
Je ne résiste pas au plaisir de vous livrer mon extrait préféré(et puis c'est mon blog) et j'attends vos avis et vos arguments sur le sujet.
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Résumé: M. De Clèves fait suivre le duc de Nemours par un gentillhomme afin de constater si sa femme est fidéle ou pas (quatrième partie du roman).
Le gentilhomme qui était très capable d'une telle commission, s'en acquitta avec toute l'exactitude imaginable. Il suivit monsieur de Nemours jusqu'à un village, à une demi-lieue de Coulommiers, où ce prince s'arrêta, et le gentilhomme devina aisément que c'était pour y attendre la nuit. Il ne crut pas à propos de l'y attendre aussi ; il passa le village et alla dans la forêt, à l'endroit par où il jugeait que monsieur de Nemours pouvait passer ; il ne se trompa point dans tout ce qu'il avait pensé.
Sitôt que la nuit fut venue, il entendit marcher, et quoiqu'il fît obscur, il reconnut aisément monsieur de Nemours. Il le vit faire le tour du jardin, comme pour écouter s'il n'y entendrait personne, et pour choisir le lieu par où il pourrait passer le plus aisément.
Les palissades étaient fort hautes, et il y en avait encore derrière, pour empêcher qu'on ne pût entrer ; en sorte qu'il était assez difficile de se faire passage. Monsieur de Nemours en vint à bout néanmoins ; sitôt qu'il fut dans ce jardin, il n'eut pas de peine à démêler où était madame de Clèves.
Il vit beaucoup de lumières dans le cabinet, toutes les fenêtres en étaient ouvertes ; et, en se glissant le long des palissades, il s'en approcha avec un trouble et une émotion qu'il est aisé de se représenter. Il se rangea derrière une des fenêtres, qui servait de porte, pour voir ce que faisait madame de Clèves. Il vit qu'elle était seule ; mais il la vit d'une si admirable beauté, qu'à peine fut-il maître du transport que lui donna cette vue.
Il faisait chaud, et elle n'avait rien sur sa tête et sur sa gorge, que ses cheveux confusément rattachés. Elle était sur un lit de repos, avec une table devant elle, où il y avait plusieurs corbeilles pleines de rubans ; elle en choisit quelques-uns, et monsieur de Nemours remarqua que c'étaient des mêmes couleurs qu'il avait portées au tournoi. Il vit qu'elle en faisait des noeuds à une canne des Indes, fort extraordinaire, qu'il avait portée quelque temps, et qu'il avait donnée à sa soeur, à qui madame de Clèves l'avait prise sans faire semblant de la reconnaître pour avoir été à monsieur de Nemours.
Après qu'elle eut achevé son ouvrage avec une grâce et une douceur que répandaient sur son visage les sentiments qu'elle avait dans le coeur, elle prit un flambeau et s'en alla proche d'une grande table, vis-à-vis du tableau du siège de Metz, où était le portrait de monsieur de Nemours ; elle s'assit, et se mit à regarder ce portrait avec une attention et une rêverie que la passion seule peut donner.
On ne peut exprimer ce que sentit monsieur de Nemours dans ce moment. Voir au milieu de la nuit, dans le plus beau lieu du monde, une personne qu'il adorait ; la voir sans qu'elle sût qu'il la voyait, et la voir tout occupée de choses qui avaient du rapport à lui et à la passion qu'elle lui cachait, c'est ce qui n'a jamais été goûté ni imaginé par nul autre amant.
Ce prince était aussi tellement hors de lui-même, qu'il demeurait immobile à regarder madame de Clèves, sans songer que les moments lui étaient précieux. Quand il fut un peu remis, il pensa qu'il devait attendre à lui parler qu'elle allât dans le jardin ; il crut qu'il le pourrait faire avec plus de sûreté, parce qu'elle serait plus éloignée de ses femmes ; mais voyant qu'elle demeurait dans le cabinet, il prit la résolution d'y entrer. Quand il voulut l'exécuter, quel trouble n'eut-il point ! Quelle crainte de lui déplaire ! Quelle peur de faire changer ce visage où il y avait tant de douceur, et de le voir devenir plein de sévérité et de colère !
Il trouva qu'il y avait eu de la folie, non pas à venir voir madame de Clèves sans être vu, mais à penser de s'en faire voir ; il vit tout ce qu'il n'avait point encore envisagé. Il lui parut de l'extravagance dans sa hardiesse de venir surprendre au milieu de la nuit, une personne à qui il n'avait encore jamais parlé de son amour. Il pensa qu'il ne devait pas prétendre qu'elle le voulût écouter, et qu'elle aurait une juste colère du péril où il l'exposait, par les accidents qui pouvaient arriver. Tout son courage l'abandonna, et il fut prêt plusieurs fois à prendre la résolution de s'en retourner sans se faire voir. Poussé néanmoins par le désir de lui parler, et rassuré par les espérances que lui donnait tout ce qu'il avait vu, il avança quelques pas, mais avec tant de trouble qu'une écharpe qu'il avait s'embarrassa dans la fenêtre, en sorte qu'il fit du bruit.
On ne peut exprimer ce que sentit monsieur de Nemours dans ce moment. Voir au milieu de la nuit, dans le plus beau lieu du monde, une personne qu'il adorait ; la voir sans qu'elle sût qu'il la voyait, et la voir tout occupée de choses qui avaient du rapport à lui et à la passion qu'elle lui cachait, c'est ce qui n'a jamais été goûté ni imaginé par nul autre amant.
Ce prince était aussi tellement hors de lui-même, qu'il demeurait immobile à regarder madame de Clèves, sans songer que les moments lui étaient précieux. Quand il fut un peu remis, il pensa qu'il devait attendre à lui parler qu'elle allât dans le jardin ; il crut qu'il le pourrait faire avec plus de sûreté, parce qu'elle serait plus éloignée de ses femmes ; mais voyant qu'elle demeurait dans le cabinet, il prit la résolution d'y entrer. Quand il voulut l'exécuter, quel trouble n'eut-il point ! Quelle crainte de lui déplaire ! Quelle peur de faire changer ce visage où il y avait tant de douceur, et de le voir devenir plein de sévérité et de colère !
Il trouva qu'il y avait eu de la folie, non pas à venir voir madame de Clèves sans être vu, mais à penser de s'en faire voir ; il vit tout ce qu'il n'avait point encore envisagé. Il lui parut de l'extravagance dans sa hardiesse de venir surprendre au milieu de la nuit, une personne à qui il n'avait encore jamais parlé de son amour. Il pensa qu'il ne devait pas prétendre qu'elle le voulût écouter, et qu'elle aurait une juste colère du péril où il l'exposait, par les accidents qui pouvaient arriver. Tout son courage l'abandonna, et il fut prêt plusieurs fois à prendre la résolution de s'en retourner sans se faire voir. Poussé néanmoins par le désir de lui parler, et rassuré par les espérances que lui donnait tout ce qu'il avait vu, il avança quelques pas, mais avec tant de trouble qu'une écharpe qu'il avait s'embarrassa dans la fenêtre, en sorte qu'il fit du bruit.
Madame de Clèves tourna la tête, et, soit qu'elle eût l'esprit rempli de ce prince, ou qu'il fût dans un lieu où la lumière donnait assez pour qu'elle le pût distinguer, elle crut le reconnaître et sans balancer ni se retourner du côté où il était, elle entra dans le lieu où étaient ses femmes. Elle y entra avec tant de trouble qu'elle fut contrainte, pour le cacher, de dire qu'elle se trouvait mal ; et elle le dit aussi pour occuper tous ses gens, et pour donner le temps à monsieur de Nemours de se retirer. Quand elle eut fait quelque réflexion, elle pensa qu'elle s'était trompée, et que c'était un effet de son imagination d'avoir cru voir monsieur de Nemours. Elle savait qu'il était à Chambord, elle ne trouvait nulle apparence qu'il eût entrepris une chose si hasardeuse ; elle eut envie plusieurs fois de rentrer dans le cabinet, et d'aller voir dans le jardin s'il y avait quelqu'un. Peut-être souhaitait-elle, autant qu'elle le craignait, d'y trouver monsieur de Nemours ; mais enfin la raison et la prudence l'emportèrent sur tous ses autres sentiments, et elle trouva qu'il valait mieux demeurer dans le doute où elle était, que de prendre le hasard de s'en éclaircir. Elle fut longtemps à se résoudre à sortir d'un lieu dont elle pensait que ce prince était peut-être si proche, et il était quasi jour quand elle revint au château.
Monsieur de Nemours était demeuré dans le jardin, tant qu'il avait vu de la lumière ; il n'avait pu perdre l'espérance de revoir madame de Clèves, quoiqu'il fût persuadé qu'elle l'avait reconnu, et qu'elle n'était sortie que pour l'éviter ; mais, voyant qu'on fermait les portes, il jugea bien qu'il n'avait plus rien à espérer. Il vint reprendre son cheval tout proche du lieu où attendait le gentilhomme de monsieur de Clèves. Ce gentilhomme le suivit jusqu'au même village, d'où il était parti le soir. Monsieur de Nemours se résolut d'y passer tout le jour, afin de retourner la nuit à Coulommiers, pour voir si madame de Clèves aurait encore la cruauté de le fuir, ou celle de ne se pas exposer à être vue ; quoiqu'il eût une joie sensible de l'avoir trouvée si remplie de son idée, il était néanmoins très affligé de lui avoir vu un mouvement si naturel de le fuir.
La passion n'a jamais été si tendre et si violente qu'elle l'était alors en ce prince. Il s'en alla sous des saules, le long d'un petit ruisseau qui coulait derrière la maison où il était caché. Il s'éloigna le plus qu'il lui fut possible, pour n'être vu ni entendu de personne ; il s'abandonna aux transports de son amour, et son coeur en fut tellement pressé qu'il fut contraint de laisser couler quelques larmes ; mais ces larmes n'étaient pas de celles que la douleur seule fait répandre, elles étaient mêlées de douceur et de ce charme qui ne se trouve que dans l'amour.
Monsieur de Nemours était demeuré dans le jardin, tant qu'il avait vu de la lumière ; il n'avait pu perdre l'espérance de revoir madame de Clèves, quoiqu'il fût persuadé qu'elle l'avait reconnu, et qu'elle n'était sortie que pour l'éviter ; mais, voyant qu'on fermait les portes, il jugea bien qu'il n'avait plus rien à espérer. Il vint reprendre son cheval tout proche du lieu où attendait le gentilhomme de monsieur de Clèves. Ce gentilhomme le suivit jusqu'au même village, d'où il était parti le soir. Monsieur de Nemours se résolut d'y passer tout le jour, afin de retourner la nuit à Coulommiers, pour voir si madame de Clèves aurait encore la cruauté de le fuir, ou celle de ne se pas exposer à être vue ; quoiqu'il eût une joie sensible de l'avoir trouvée si remplie de son idée, il était néanmoins très affligé de lui avoir vu un mouvement si naturel de le fuir.
La passion n'a jamais été si tendre et si violente qu'elle l'était alors en ce prince. Il s'en alla sous des saules, le long d'un petit ruisseau qui coulait derrière la maison où il était caché. Il s'éloigna le plus qu'il lui fut possible, pour n'être vu ni entendu de personne ; il s'abandonna aux transports de son amour, et son coeur en fut tellement pressé qu'il fut contraint de laisser couler quelques larmes ; mais ces larmes n'étaient pas de celles que la douleur seule fait répandre, elles étaient mêlées de douceur et de ce charme qui ne se trouve que dans l'amour.
Samedi je passais dans une de mes librairies préférées (non pas parce qu'elle est bien mais juste parce que j'y ai -20 % !) et j'ai été a deux doigts d'acheter la Miss de Clèves, histoire au moins de savoir ce que notre bon Président trouve chiant côté littérature.
RépondreSupprimerCar je ne l'ai jamais lu au lycée, ni au collège (et encore moins en maternelle...)
Mais je me suis restreint car j'ai encore 2 bouquins en cours et un non-commencé.
On verra donc plus tard, du moins si je n'achète pas le dernier "club des 5" avant...
Trop dur à comprendre... Trop d'adjectifs... Trop de mots inconnus... Trop de mots, quoi ! pour l'intellect (heu!) rabougri de Sarko !
RépondreSupprimerJe propose le "Digest Spécial Pour Nabot", simplifié à l’extrême à partir du condensé/élagué/ limité/amaigri/raccourci/vidé ci-dessous ( les …/… correspondent à de légères coupes dans le texte original):
Le gentilhomme suivit monsieur de Nemours jusqu'à un village… Sitôt la nuit venue, il…/… vit …/… entrer …/…Monsieur de Nemours…/… dans ce jardin…/… Il faisait chaud, madame de Clèves…/… était seule …/… dans le cabinet…/… Poussé par le désir de lui parler monsieur de Nemours avança…/… mais…/… fit du bruit. …/… Madame de Clèves tourna la tête, et, …/… entra dans le lieu où étaient ses femmes. …/… Monsieur de Nemours était demeuré dans le jardin, …/… mais, voyant qu'on fermait les portes, …/… il jugea qu'il n'avait plus rien à espérer. …/… Il s'en alla sous des saules, le long d'un petit ruisseau…/…, et il fut contraint de laisser couler quelques larmes…/… mêlées de douceur et de ce charme qui ne se trouve que dans l'amour.
Le gars, il a suivi le Nemours. Il le voit entrer, l’aut’, dans le jardin. Pourquoi faire ? Je vais vous le dire : pour mater la Clèves qu’était à moitié à poil… Je m’excuse, mais j’ai été élu pour dire la vérité aux Français ! Et alors qu’est-ce qui s’passe ? Le Nemours, y s’empêtre les pinceaux et la Clèves, elle se tire à côté en criant : « Casse-toi, pauv’ con ! ». Le nemours, il est choqué… Si y’en a qui le seraient pas, moi, je le serais ! Parole !... Alors, lui aussi, le Nemours, y se casse et va verser sa larme sous les saules… Là, je sais pas bien pourquoi : un truc d’écrivain, sans doute…C’est ça l’amour (comme moi et Carla !).
Signé Pap'
Voila un anonyme qui merite d'etre connu Whahaha ! sergai
RépondreSupprimer@ Tommawack : ah, mais alors, je ne nie pas que la Princesse de Clèves peut avoir un côté très chiant, les goûts et les couleurs je ne discute pas... mais c'est juste que l'ouverture d'esprit et l'éclectisme ça peut avoir du bon. C'est une ex-fan du Club des Cinq qui te le dit ^^
RépondreSupprimerMais bon Sarko, je crois pas qu'il soit allé jusque là... franchement des gamins et un chien qui se jouent des adultes et de la police ça devait déjà le faire souffrir question compréhension...
Sinon dis-moi ce que tu lis, ça me donnera des idées.
@ Pap et Sergai: oui/ oui
Vous n'avez toujours pas pigé qu'il est inutile d'avoir un compte blogger/google pour poster un commentaire avec son nom plutôt qu'avec la mention "anonyme".
Il suffit de choisir le cadre "nom/URL" et de mettre le nom et ça va tout seul.
Voyez ce que ça donne pour mon commentaire.
Ceux qui prennent un compte google veulent absolument que nous allions jeter un oeil à leur blog.... ;-))))))
Bye.
En ce moment je suis sur 2 bouquins, un roman noir de Thierry Jonquet "Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte" et "Dieu n'est pas grand" de Christopher Hitchens, sorte d'essai que je commence à peine.
RépondreSupprimerPlus quelques BD en cours.
Plus le "Club des 5", of course ;-)
Ben moi, la princesse, je l'ai rencontrée au hasard de mes etudes, en meme temps que Les desordres de l'amour de Mme de Villedieu. Je me souviens du mec qui saute par-dessus les chaises pour rejoindre le dancefloor et de Mme de Clèves en train de nouer des rubans jaunes autour d'une tres phallique canne en pensant à ce coquin de Nemours.
RépondreSupprimerbref, c'était presque rockn'roll !
Alors de mon côté, j'ai défilé lors de la dernière manifestation sous, puis derrière la banderole "sauvons la princesse de Clèves" et pourtant je ne suis pas dans l'UFR HAA ...
RépondreSupprimerJ'ai rencontré la princesse de Clèves en classe de seconde, avec un abominable prof de français qui nous l'avait donnée en commentaire de texte à la maison. Cet imbécile s'évertuait à nous faire faire des commentaires sans méthode (soit disant pour nous entraîner pour le bac de français) : quel gros naze quand j'y repense.
Je suis parvenue à me dépétrer de ce commentaire qui portait, d'ailleurs, sur la fameuse scène des rubans, grâce à mon intelligente soeur qui pratiqua sur moi la méthode déductive afin de me faire accoucher des idées que me suggéraient la lecture de cet extrait. C'est ainsi que ma grande soeur me permis de rendre un devoir potable après que j'eu découvert avec elle le sens caché hyper érotique de cette scène (les ruban, la canne, les palissades etc...)
Bref je ne peux pas dire que je me souvienne dans les détails de l'histoire, sinon que je trouvais bien compliqué et dommage pour la princesse de ne pas aller plus droit au but avec celui dont elle était éprise (et pourtant je n'y arrivais pas moi non plus dans la vraie vie !).
Mais je me souviens surout à cause de ce livre d'un samedi ou dimanche après midi où ma soeur et moi sommes assises sur son lit, elle posant les questions sur le texte et moi trouvant petit à petit des idées d'interprétation : c'était magique !! Et elle me disait "c'est normal que tu ne trouve pas tout de suite, tu n'es qu'en seconde". Elle me rassurait, parce qu'elle, elle suivait déjà des études de lettres et elle savait me poser les bonnes questions pour que je trouve les idées. Ce que je retiens de ce bouquin, c'est cette fraternité solidaire.
Et le coup de la mobilisation des enseignants-chercheurs m'a donné envie de relire le livre, en me disant qu'avec la maturité, j'aurai plaisir à lire "entre les lignes". Je le relirai, surement .... quand j'aurai épuisé la pile de lecture en retard qui s'ammoncelle sur mon bureau !
@Miette: ha! ha! j'suis morte de rire en te lisant!!!!!! C'est vrai que c'est précisémment ce passage que j'ai choisi, un grand morceau de littérature érotique ... quand on sait lire!!
RépondreSupprimer@Tommawack: ha balance tes idées BD ça m'intéresse aussi!
@Elise: ben ouais, grand souvenir, j'y pensais d'ailleurs en écrivant le billet...
C'est là que j'ai su que je voulais faire ce boulot et que j'allais aimer ça...
J'adore faire ce boulot, je l'adore!
J'en ai douté ces derniers temps après quelques échanges avec des gens pas convaincus qui se font un peu des noeuds au cerveau en croyant tout savoir sur tout... Ils ont encore le temps de voir venir...
Mais tous les matins je repars au taf avec le sourire et l'envie d'y aller, même quand c'est pas très cool, je trouve l'envie en moi, parce que c'est vraiment vraiment vraiment génial de faire la classe de trouver des idées avec les gamins sur des textes et de faire ce métier, le meilleur du monde.
Quels que soient les problèmes (ex les mesures de carte scolaires pour les TZR ici aux nouvelles mut', ou les prises de têtes sur des enfants en difficultés lourdes à gérer, les lourdeurs administratives, les chefaillons etc etc), je ne garde au fond de moi que la substantifique moëlle de ce métier, et j'ai de la chance de le faire!