Les droits de l'Homme se portent bien en Chine. Merci.
Source : RFI le 01/02/2008
Le militant des droits de l'homme Hu Jia symbolise une nouvelle génération de contestataires en Chine.
Le dissident chinois Hu Jia a été formellement inculpé d’« incitation à la subversion du pouvoir de l’Etat ». C’est un outil juridique qui permet aux autorités chinoises de détenir les militants des années durant, après des procès secrets et de lourdes condamnations. Le pouvoir chinois poursuit ainsi sa traque des dissidents à 7 mois de l’ouverture des Jeux Olympiques, et alors que les militants pro-démocratiques veulent saisir l’occasion pour dénoncer l’état des libertés publiques en Chine.
Hu Jia, 34 ans, a été formellement arrêté le 27 décembre. Depuis, il est détenu au secret. Son avocat Li Jinsong n’a pas pu le rencontrer au motif que « la police dit que l’affaire concerne des secrets d’Etat, ce qui signifie qu’il ne peut avoir accès à un avocat ». « Selon eux, comme il représente un danger pour la société, il ne peut être libéré sous caution », précise son défenseur. Avant son arrestation, Hu Jia était maintenu en résidence surveillée depuis juillet 2006.
Pour sa part, sa femme Zeng Jinyan, est également en résidence surveillée avec leur fille âgée de deux mois. Militante elle-aussi, le dernier message de son blog remonte au 23 décembre : l’internet et le téléphone lui ont été coupés. Depuis l’arrestation de son mari, seule la mère de Zeng Jinyan est autorisée à rendre visite à sa fille dans l’appartement familial situé dans une résidence du quartier Est de Pékin surnommé « Bobo Cité liberté ». Les tentatives de la presse pour entrer en contact avec la jeune femme ont toutes été repoussées par les forces de l’ordre qui lui interdisent donc tout contact avec l’extérieur, ainsi qu’à son bébé. L’organisation Chinese Human Rights Defenders précise que Hu Jia souffre d’une affection du foie et que son état nécessite un traitement quotidien.
Sida et politique
Hu Jia n’est pas un débutant. Il s’est rendu célèbre de longue date pour son combat en faveur des victimes du sida en Chine, alors qu’un puissant tabou régnait sur cette question. Très critique à l’égard des autorités, face à un régime qui ne cède rien sur l’essentiel et en butte aux persécutions habituelles contre les militants pro-démocratiques, son combat s’est étendu à la défense des droits de l’homme et politiques en Chine. Il a été inquiété à de nombreuses reprises, arrêté et placé notamment en résidence surveillée. En septembre 2007, il publie avec son ami universitaire Teng Biao un texte dans lequel il dénonce, derrière le paravent des Jeux Olympiques, « l’injustice, les larmes, l’emprisonnement, la torture et le sang », priant pour que « les JO se déroulent dans une Chine libre ». A l’évidence, sa réputation a largement débordé le cercle restreint des militants et le couple négligeait les risques qu’il encourait, poursuivant ses activités sans préjuger des conséquences.
Cette dernière crispation des autorités chinoises, avec l’inculpation de Hu Jia, marque ses propres limites en matière de contestation du régime, à sept mois de l’échéance olympique. A mesure que la date approche, l’étau se resserre constate les organisations de défense des droits de l’homme. Les porte-parole sont harcelés, assignés à résidence, emprisonnés, condamnés. Et rien n’y fait : ni les protestations des organisations internationales, ni celles par Washington, ni les appels à la clémence lancés récemment par les députés de l’Union européenne.
Sport et diplomatie, le retour
Et ce serait une tendance lourde : les témoignages font part d’une répression qui devrait s’accentuer tout au long de ces prochains mois. Pékin veut dissuader quiconque caresserait le projet de gâcher sa fête olympique au prétexte de dénoncer l’état des libertés politiques en Chine. Il lui reste 7 mois pour mettre en place le climat propice à montrer un front parfaitement contrôlé au moment où des milliers de journalistes étrangers viendront témoigner de la fraternité olympique.
C’est donc une course contre la montre qui est engagée à Pékin, sur ce terrain des droits de l’homme. L’enjeu des autorités est de montrer au monde entier une nation sereine et confiante en son avenir, alors que toute la communauté sportive internationale sera rassemblée pour célébrer les olympiades. Les militants chinois, eux, veulent profiter de l’occasion pour desserrer le carcan qui enserre les libertés publiques. Encore une fois, la diplomatie a ramené le sport à sa dimension politique et chaque partie mesure sa marge de manœuvre. A ce stade de l’épreuve de force, nul ne peut prédire quel sera le bilan de l’offensive en cours.
Selon l’avocat de Hu Jia, le procès du dissident pourrait s’ouvrir en mai. La notification de son inculpation survient le jour de la publication du rapport annuel de l’organisation Human Rights Watch accusant Pékin de ne pas avoir tenu ses promesses d’améliorer les droits de l’Homme à l’approche des Jeux olympiques.
En savoir plus, les sites internet de :
Reporters Sans Frontières
Le militant des droits de l'homme Hu Jia symbolise une nouvelle génération de contestataires en Chine.
Le dissident chinois Hu Jia a été formellement inculpé d’« incitation à la subversion du pouvoir de l’Etat ». C’est un outil juridique qui permet aux autorités chinoises de détenir les militants des années durant, après des procès secrets et de lourdes condamnations. Le pouvoir chinois poursuit ainsi sa traque des dissidents à 7 mois de l’ouverture des Jeux Olympiques, et alors que les militants pro-démocratiques veulent saisir l’occasion pour dénoncer l’état des libertés publiques en Chine.
Hu Jia, 34 ans, a été formellement arrêté le 27 décembre. Depuis, il est détenu au secret. Son avocat Li Jinsong n’a pas pu le rencontrer au motif que « la police dit que l’affaire concerne des secrets d’Etat, ce qui signifie qu’il ne peut avoir accès à un avocat ». « Selon eux, comme il représente un danger pour la société, il ne peut être libéré sous caution », précise son défenseur. Avant son arrestation, Hu Jia était maintenu en résidence surveillée depuis juillet 2006.
Pour sa part, sa femme Zeng Jinyan, est également en résidence surveillée avec leur fille âgée de deux mois. Militante elle-aussi, le dernier message de son blog remonte au 23 décembre : l’internet et le téléphone lui ont été coupés. Depuis l’arrestation de son mari, seule la mère de Zeng Jinyan est autorisée à rendre visite à sa fille dans l’appartement familial situé dans une résidence du quartier Est de Pékin surnommé « Bobo Cité liberté ». Les tentatives de la presse pour entrer en contact avec la jeune femme ont toutes été repoussées par les forces de l’ordre qui lui interdisent donc tout contact avec l’extérieur, ainsi qu’à son bébé. L’organisation Chinese Human Rights Defenders précise que Hu Jia souffre d’une affection du foie et que son état nécessite un traitement quotidien.
Sida et politique
Hu Jia n’est pas un débutant. Il s’est rendu célèbre de longue date pour son combat en faveur des victimes du sida en Chine, alors qu’un puissant tabou régnait sur cette question. Très critique à l’égard des autorités, face à un régime qui ne cède rien sur l’essentiel et en butte aux persécutions habituelles contre les militants pro-démocratiques, son combat s’est étendu à la défense des droits de l’homme et politiques en Chine. Il a été inquiété à de nombreuses reprises, arrêté et placé notamment en résidence surveillée. En septembre 2007, il publie avec son ami universitaire Teng Biao un texte dans lequel il dénonce, derrière le paravent des Jeux Olympiques, « l’injustice, les larmes, l’emprisonnement, la torture et le sang », priant pour que « les JO se déroulent dans une Chine libre ». A l’évidence, sa réputation a largement débordé le cercle restreint des militants et le couple négligeait les risques qu’il encourait, poursuivant ses activités sans préjuger des conséquences.
Cette dernière crispation des autorités chinoises, avec l’inculpation de Hu Jia, marque ses propres limites en matière de contestation du régime, à sept mois de l’échéance olympique. A mesure que la date approche, l’étau se resserre constate les organisations de défense des droits de l’homme. Les porte-parole sont harcelés, assignés à résidence, emprisonnés, condamnés. Et rien n’y fait : ni les protestations des organisations internationales, ni celles par Washington, ni les appels à la clémence lancés récemment par les députés de l’Union européenne.
Sport et diplomatie, le retour
Et ce serait une tendance lourde : les témoignages font part d’une répression qui devrait s’accentuer tout au long de ces prochains mois. Pékin veut dissuader quiconque caresserait le projet de gâcher sa fête olympique au prétexte de dénoncer l’état des libertés politiques en Chine. Il lui reste 7 mois pour mettre en place le climat propice à montrer un front parfaitement contrôlé au moment où des milliers de journalistes étrangers viendront témoigner de la fraternité olympique.
C’est donc une course contre la montre qui est engagée à Pékin, sur ce terrain des droits de l’homme. L’enjeu des autorités est de montrer au monde entier une nation sereine et confiante en son avenir, alors que toute la communauté sportive internationale sera rassemblée pour célébrer les olympiades. Les militants chinois, eux, veulent profiter de l’occasion pour desserrer le carcan qui enserre les libertés publiques. Encore une fois, la diplomatie a ramené le sport à sa dimension politique et chaque partie mesure sa marge de manœuvre. A ce stade de l’épreuve de force, nul ne peut prédire quel sera le bilan de l’offensive en cours.
Selon l’avocat de Hu Jia, le procès du dissident pourrait s’ouvrir en mai. La notification de son inculpation survient le jour de la publication du rapport annuel de l’organisation Human Rights Watch accusant Pékin de ne pas avoir tenu ses promesses d’améliorer les droits de l’Homme à l’approche des Jeux olympiques.
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Reporters Sans Frontières
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