Nettoyer devant sa porte

Les nettoyeurs- France 3 / vendredi 29 février 2008

Le titre de ce programme annoncé comme un documentaire n'était pas des plus attirants. J'avais d'abord pensé à Nikita, suite à une ancienne addiction au cinéma bessonien...

Et comme j'avais à faire et que le petit écran est resté allumé, j'ai fini par suivre le début de ce reportage. Et par le regarder en entier, captivée par un montage sans effets inutiles, intéressée par le sujet et les propos tenus, motivée par la tenacité et l'indéflectible courage des gens dont il était question.

C'était un reportage qui se déroulait dans des cités de la banlieue de Marseille.

Des barres d'immeubles tristes et monotones, dont la particularité résidait dans le fait qu'elles n'étaient pas des logements "sociaux" gérés par la communauté, mais des parcs privatifs soumis aux règles de la copropriété et des syndics de propriétaires.

Les abords des immeubles étaient littéralement couverts d'immondices en tout genre, la plupart des habitants se contentant de jeter tout simplement leurs ordures ou tout autre objet usagé, par la fenêtre! Les déchets s'étalaient sur une surface hallucinante, les rats avaient pris possession des recoins les plus sales, et certaines maladies, comme la teigne, avaient refait surface. Je crois que même la vision de certains bidonvilles ne pouvait pas procurer plus de répulsion et de dégoût.

Un type avec son entreprise de nettoyage, et deux employés de cette société, s'attelaient à la tâche de réhabiliter le quartier.

Le dévouement de ces gens, leur patience et leur pédagogie, pour éduquer les habitants à respecter leur lieu de vie, leur pugnacité pour arriver à les faire devenir responsables et à reprendre en main la vie du quartier, afin d'y vivre mieux, tout cela forçait le respect.

Et en un peu plus d'un an, des réunions entre proprios et locataires, où on se parle et où on prend conscience de la nécessité de changer la façon de vivre dans ce lieu, avaient redonné aux habitants leur place dans cette cité.

Résultats: plus d'ordures autour des barres d'immeubles, un terrain d'activités sportives pour les enfants et les ados, géré par un gars du quartier, et des gamins qui font des cabanes sur les terrains en friche.

De quoi redonner l'envie de croire qu'on peut effectivement agir, pour changer les choses autour de nous.

Pourquoi ces reportages utiles, ces vraies investigations journalistiques, sont-ils diffusés à des heures aussi tardives?

Une autre diffusion est prévue le 4 mars sur la même chaîne.