jeudi 29 mai 2008

La relève est assurée

Le 22 mai dernier, jour de grève et manif dans l'éducation nationale, j'ai entendu une nouvelle plutôt curieuse sur France Info : Une institutrice retraitée qui avait été rappelée par l'inspection pour assurer un remplacement, avait fini par jeter l'éponge au bout de la première journée, à cause de l'attitude des collègues à son égard.
L'info ne dit pas si elle a été insultée, frappée, ou traité de sociale-traite en ces temps de mobilisation contre les suppression de postes. Mais le plus curieux demeure la manière insidieuse dont l'information est présentée : une enseignante retraitée empêchée par des enseignants en poste.

J'ai décidé d'en savoir plus : que s'était-il passé concrètement pour que cette instit ait été si vite découragée de reprendre du service ?
Le paradoxe sur France Info c'est qu'il y a de l'info en continue, mais parfois, une info comme celle-ci disparaît littéralement d'un flash à l'autre. J'ai donc tout de suite cliqué sur le net, france-info.fr, j'ai épluché leur site, les dépêches, rien. Impossible de retrouver une trace de cette info. J'ai donc été voir chez Libé : rien non plus. Au bout de trois recherches sur Google j'ai finit par trouver, non pas la réponse à ma question, mais quelques articles sur le rappel des retraités de l'éducation nationale à la rescousse. Et là je me suis dis que c'était un truc dont on avait pas trop entendu parlé.

Alors voilà, ça a commencé dans l'académie de Créteil au mois de janvier dernier comme nous l'indique un site tout à fait concerné par le sujet : actuchomage.org !!
Ensuite ça a été le tour de de l'Ille et Vilaine, cas qui est cette fois relayé par Ouest France, l'Humanité et quand même, Rue 89.
Le cumul emploi retraite est en effet permis dans la fonction publique depuis la loi Fillon de 2004 et c'est donc tout naturellement vers ses retraités que se tourne l'institution pour boucher les trous ! Belle avancée sociale que certains enseignants conservateurs s'ingénient à massacrer en toisant du regard leurs aînés de retour parmi eux.
Pourtant me direz vous on a entendu parler de non remplacement des départs en retraite parce que le nombre d'élèves scolarisés diminuerait. Alors pourquoi faire appel au contingent des retraités, quand les calculs du ministère disent que tout va bien ?
Enfin maintenant qu'on sait comment Darcos sait calculer, on comprend qu'il ne faut pas se fier à la logique mathématique...

En tout cas je n'ai pas réussi à savoir ce qu'était devenue la retraité-remplaçante, ni ce qu'elle pensait de tout ça.

4 commentaires:

  1. Je n'étais pas au courant de ça, mais c'est sûr que cela doit coûter moins cher d'embaucher des intérimaires formés et retraités que des instituteurs qui de toute manière vont se syndiquer, faire grève et en plus refuser le service minumum.
    Ah, dommage qu'il y ait autant d'empêcheurs de gérer la France en rond...
    Travailler longtemps pour piquer la place à d'autres, le nouveau slogan du petit surexcité à talonnette !
    Restons vigilant. Merci à vous pour cette info.

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  2. Et les quelques milliers d'enseignants en attente d'un remplacement à effectuer ou d'un emploi à pourvoir, ils ne se manifestent pas à cette occasion ?

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  3. Ben etre traitee de traitre a cette occasion ,ça me parait normal...Je prefere penser qu'elle a realisé qu'elle participait a la fragilisation des enseignants vacataires ,en tout cas sur le plan personnel , il s'agit soit d'un parti pris ideologique , ou d'un manque d'informations...Sur le plan ideologique donner du travail a ceux qui n'en ont pas besoin (a 35 euros de l'heure en plus ! c'est "rentable" ça ?)si on suit la logique liberale ,n'aboutira en cas de generalisation qu'a un seul resultat:la baisse de remuneration des retraites...'faut vraiment faire preuve de senilité pour participer a cette scandaleuse mise en concurence...sergai13

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  4. @ Philemon : Oui il s'agit aussi d'une logique gestionnaire d'"économie" au sens strict du terme. C'est d'autant plus scandaleux que les enseignants retraités ont fait leur temps, avec d'autres méthodes de travail, au même moment ou on nous vend la réforme des programmes... Complètement incohérent !


    @ Philoo : Oui, les enseignants sur les listes d'attentes du concours devraient être les premiers à monter au créneau. Seulement je me demande s'ils ont les moyens (politiques)de se mobiliser. Je suis sûre qu'ils sont davantage préoccupés (et on le comprend) par re-préparer le concours et/ou chercher un moyen de survie

    @Sergai13 : J'espère aussi que cette instit' a réalisé que ce qu'elle avait fait, contribuait à jouer contre son (ancien) camp.

    @ tous : merci pour vos com !

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