dimanche 1 juin 2008

"Travailler longtemps pour piquer la place à d'autres"

Suite à mon précédent post, Philemon a eu ce commentaire " travailler longtemps pour piquer la place à d'autres, le nouveau slogan du petit surexcité à talonnette".

Ce slogan m'a fait penser à une remarque entendue dans une chronique financière que j'écoutais l'autre matin sur une radio publique. Mais pourquoi est-ce que je m'inflige cela ? Ben parce que sur l'autre radio publique à cette heure là c'est l'émission sur les entreprises et entre deux maux autant choisir celui qui dure le moins longtemps : 4 minutes de chronique financière contre une heure d'apologie du libéralisme !

Comme on avait Michel le jardinier à une époque qui nous donnait des conseils pour nos plantes, on a maintenant un spécialiste de la bourse, des actions et des produits financiers qui vient faire sa chronique tous les samedi matin pour répondre aux questions des gens sur comment faire fructifier leurs placements et/ou leurs zéconomies ... (vive le service public pour tous au passage !)
Donc il y avait le cas d'un mec à la retraite qui avait une somme conséquente d'argent qu'il voulait faire fructifier et qui souhaitait savoir quelles étaient les meilleures options. Le chroniqueur explique les placements et produits les plus intéressants et rajoute ce commentaire complètement hors de propos mais non dénué de fond politique : "Je regrette tout de même une chose c'est qu'à 56 ans il n'envisage pas de travailler, il est vrai qu'il n'en a pas besoin, mais c'est tout de même bien jeune pour arrêter" !

CQFD : il n'en a pas besoin, mais quel dommage ! Peut être aussi qu'il n'en a pas envie et qu'il veut profiter tranquillou du "fruit" de son travail justement ! Mais ça, ce chroniqueur n'est sans doute pas en mesure de l'envisager.

Et voilà, donc, Philemon, "travailler plus longtemps pour piquer la place des autres " est une idée répandue, partagée et qui se diffuse sur le mode de l'évidence que l'âge de départ à la retraite "imposé" est trop jeune.
C'était la chronique "question d'argent" de samedi dernier, le 'cas' Robert, et vous pouvez écouter les réponses du spécialiste.

Moi j'ai envie de dire : merci Robert d'être à la retraite, restez-y et profitez-en puisque vous en avez les moyens !

2 commentaires:

  1. Je n'ai pas écouté cette chronique, car comme vous, les émissions économiques me foutent également le bourdon, par ce parti pris de scientisme et de certitudes qu'hors une relance de la consommation, une libération des forces du travail, la capcité donnée aux salariés de travailler plus ... (on connait la suite), point de salut.
    Mais se déclarer (sans théoriser d'ailleurs, simple sentiment de devoir partager la planète avec des congénères qui valent autant que moi, même loin, même démunis, même surexploités...) adepte de la décroissance est une hérésie dans cette civilisation du paraître.
    J'arrive à un âge où la question de mon maintien dans la sphère active va se poser, où l'accompagnement des miens change de nature, où j'estime avoir donné suffisamment pour avoir le droit de souffler un peu (aménager mes horaires de travail en fonction de mes convenances personnelles, comme me le fait souvent remarquer, à tort d'ailleurs, mon boss). Alors bien sûr, il ne s'agit pas, arrivé à un certain âge, de revendiquer le "ne plus travailler pour glander et imposer aux fonds de pension une rentabilité de + 10 % par an", mais le "ne plus avoir d'activité professionnelle continue pour se réaliser au travers de ses passions", et pour cela, que de mieux qu'un jardin pour subvenir à ses besoins, quelques échanges avec les voisins pour troquer mes savoir-faire contre les leurs, et vivre enfin, un petit salaire ou une pension suffisante pour le reste, et les yeux grands ouverts et le sourire aux lèvres pour se sentir enfin citoyen du monde.

    Un conseil, ma chère Elise, au lieu de se brancher sur le 9 - 10 du samedi matin sur inter, écoutez plutôt le 14 - 15 même jour même adresse.
    A bientôt de vous lire

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  2. Haaaa! Oui, le 14-15, une émission qui nous apporte une bouffée d'air frais!!! On la connait, on la connait bien... Et le petit jardin, tu penses... Maintenant que mon padre profite de sa retraite, il s'est remis à en cultiver un, et c'est drôle cette coincidence, car dans tes propos, je retrouve les siens, avec en sourdine la petite réf' à notre ami F.M Arouet...
    Vive les radis et les fèves nouvelles...!

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