Tiens, Louise m'a devancée... Je suis d'accord avec toi, mettre en avant les minorités (encore que la communauté métisse aux US n'est pas une minorité visible comme l'on dit) pour parler d'espoir et d'avenir, c'est avec la force de la répétition faire injure à la démocratie, mais il existe une zone d'irrationalité qui fait que pour passer un message de refus d'une telle force (355 grands électeurs contre 156 je crois), la mise en évidence de la couleur de peau d'Obama prend le pas sur le reste. Or le reste, c'est quoi ? Une économie en totale récession, une classe moyenne exsangue, un ascenseur social qui est en panne, des élites déconnectées du pays réel, arrogantes, une ambition planétaire réduite au"si tu n'est pas avec moi, c'est que tu est contre moi"... Je parle de la France, là ? Et pourtant nous aussi on a élu un président issu de l'immigration (hongroise), d'une minorité visible (en l'occurence, pas si visible que ça tellement il est petit), proche du peupel ("descend si t'es un homme", "casse-toi pauv'con"...). Pourquoi la magie n'opère-t-elle pas de la même manière ? Allez, bises Anaïs et Louise, aujourd'hui est quand même un grand jour, mais restons vigilants.
Oui, je sais bien qu'il faut raison garder dans de tels moments et aussi garder le contact avec la triste réalité qui est le quotidien de 40 millions d'américains sans assurance santé, pour ne choisir qu'un exemple dans une longue liste. Je renvoie pour info aux livres de l'historien Howard Zin, qui a écrit une critique politique et historique majeure sur les USA.
MAIS, il faut parfois céder un peu à l'émotion, à l'euphorie et à l'espoir.
Car en dépit de tout, ce qui fait la force des êtres humains c'est que ce qui nous échoit dans la vie n'est pas décidé à l'avance et que, oui, on peut changer le monde.
On peut citer, Gandhi, Rosa Parks, ou Nelson Mandela: autant de personnes qui a un moment de leur vie, ont pu se sentir acculées à un destin tracé à l'avance, un destin que personne n'aurait imaginé qu'il puisse évoluer de telle sorte que tout se retrouve remis en cause, aboli et inversé.
Alors, je pense intimement qu'il est bon que l'élection américaine, se soit focalisée sur la question des origines ethniques de Barack Obama. Car c'est une question de fond.
L'élection de Barack Obama EST un point de rupture sociologique, historique, politique et philosophique. Ce qui vient de se passer est fondammental, et ce, en dépit de toutes les critiques que l'on peut faire aux USA, parce que c'est un pas franchi et que l'on ne pourra plus revenir en arrière.
C'est vraiment ce qui manquait à l'histoire américaine, l'achèvement de ce qui a été initié un peu avant la guerre de sécession, et qui a pris tant de temps: l'avènement de Barack Obama c'est le point d'aboutissement de toute la pensée humaniste anti-esclavagiste et pour les droits civiques qui a traversé le pays depuis des siècles, grâce à des écrivains comme Harriet Beecher Stowe ou Mark Twain pour ceux qui me viennent de suite à l'esprit.
C'est la reconnaissance de ce qui fonde le peuple américain qui est composé par des personnes issues de l'esclavage, de la traite des noirs! C'est ça la réalité du fameux "melting-pot" américain. Comment ne pas penser aux sauvages massacres des peuples dit "indiens d'amériques" qui ont donné aux USA des fondations sanglantes? Comment ne pas penser au formidable ouvrage d'Alex Haley, Racines, qui retrace l'histoire de l'esclavage et de la ségrégation à travers l'histoire de sa famille?
Et j'ajouterai que cette élection peut et doit donner des idées à d'autres personnes ailleurs dans le monde. On ne peut pas empêcher qu'elle ce soit un symbole car ce résultat nous interroge. La sociologie montre et démontre à quel point il est difficile et rarer que les personnes en position de domination investissent les positions dominantes. Je ne m'étale pas sur le sujet.
Il est bien évident, dans ma réflexion personnelle, qu'il faut manipuler les concepts et les idées avec prudence. Je ne vais pas manichéenement accorder tout mon crédit à Obama et penser que les USA sont un havre de paix où les gens vivent dans l'égalité et la fraternité. Son élection à cette fonction finit par effacer la question des ethnies, car maintenant Barack Obama sera en position d'être critiquable à égalité avec ses prédécesseurs. Et ça, c'est vraiment, de mon point de vue, la fin de l'histoire de la discrimination aux USA. C'est cela que voulait ML King: que l'on juge les gens à l'aune de leurs compétences et pas à la couleur de leur peau. Et c'est ce qu'on fera avec Obama.
Je ne suis pas pour les quotas, pour les communautarismes etc, et moi aussi, je préférerais qu'une personne issue par exemple de telle ou telle histoire de l'immigration, puisse investir un mandat électoral, sans qu'on rappelle son origine ethnique, sans qu'on en fasse une sorte de banderole, je préfèrerais que tout aille "de soi".
Mais non, dans la vie, RIEN ne va de soi. Les femmes sont dominées, les handicapés sont discriminés, les vieux sont abandonnés, les personnes issues de telle ou telle origine ethnique sont placées en situation d'exclusion et etc.etc.
Le monde a besoin de passer par le moment que nous vivons. Et peut-être que pour nos petits enfants, enfin, les choses iront d'elles-mêmes.
Moi aussi je suis contente. Mais je le serai encore plus le jour où on arrêtera de qualifier une personne par sa couleur de peau...
RépondreSupprimerTiens, Louise m'a devancée...
RépondreSupprimerJe suis d'accord avec toi, mettre en avant les minorités (encore que la communauté métisse aux US n'est pas une minorité visible comme l'on dit) pour parler d'espoir et d'avenir, c'est avec la force de la répétition faire injure à la démocratie, mais il existe une zone d'irrationalité qui fait que pour passer un message de refus d'une telle force (355 grands électeurs contre 156 je crois), la mise en évidence de la couleur de peau d'Obama prend le pas sur le reste. Or le reste, c'est quoi ? Une économie en totale récession, une classe moyenne exsangue, un ascenseur social qui est en panne, des élites déconnectées du pays réel, arrogantes, une ambition planétaire réduite au"si tu n'est pas avec moi, c'est que tu est contre moi"... Je parle de la France, là ? Et pourtant nous aussi on a élu un président issu de l'immigration (hongroise), d'une minorité visible (en l'occurence, pas si visible que ça tellement il est petit), proche du peupel ("descend si t'es un homme", "casse-toi pauv'con"...). Pourquoi la magie n'opère-t-elle pas de la même manière ?
Allez, bises Anaïs et Louise, aujourd'hui est quand même un grand jour, mais restons vigilants.
Oui, je sais bien qu'il faut raison garder dans de tels moments et aussi garder le contact avec la triste réalité qui est le quotidien de 40 millions d'américains sans assurance santé, pour ne choisir qu'un exemple dans une longue liste.
RépondreSupprimerJe renvoie pour info aux livres de l'historien Howard Zin, qui a écrit une critique politique et historique majeure sur les USA.
MAIS, il faut parfois céder un peu à l'émotion, à l'euphorie et à l'espoir.
Car en dépit de tout, ce qui fait la force des êtres humains c'est que ce qui nous échoit dans la vie n'est pas décidé à l'avance et que, oui, on peut changer le monde.
On peut citer, Gandhi, Rosa Parks, ou Nelson Mandela: autant de personnes qui a un moment de leur vie, ont pu se sentir acculées à un destin tracé à l'avance, un destin que personne n'aurait imaginé qu'il puisse évoluer de telle sorte que tout se retrouve remis en cause, aboli et inversé.
Alors, je pense intimement qu'il est bon que l'élection américaine, se soit focalisée sur la question des origines ethniques de Barack Obama.
Car c'est une question de fond.
L'élection de Barack Obama EST un point de rupture sociologique, historique, politique et philosophique.
Ce qui vient de se passer est fondammental, et ce, en dépit de toutes les critiques que l'on peut faire aux USA, parce que c'est un pas franchi et que l'on ne pourra plus revenir en arrière.
C'est vraiment ce qui manquait à l'histoire américaine, l'achèvement de ce qui a été initié un peu avant la guerre de sécession, et qui a pris tant de temps: l'avènement de Barack Obama c'est le point d'aboutissement de toute la pensée humaniste anti-esclavagiste et pour les droits civiques qui a traversé le pays depuis des siècles, grâce à des écrivains comme Harriet Beecher Stowe ou Mark Twain pour ceux qui me viennent de suite à l'esprit.
C'est la reconnaissance de ce qui fonde le peuple américain qui est composé par des personnes issues de l'esclavage, de la traite des noirs! C'est ça la réalité du fameux "melting-pot" américain.
Comment ne pas penser aux sauvages massacres des peuples dit "indiens d'amériques" qui ont donné aux USA des fondations sanglantes?
Comment ne pas penser au formidable ouvrage d'Alex Haley, Racines, qui retrace l'histoire de l'esclavage et de la ségrégation à travers l'histoire de sa famille?
Et j'ajouterai que cette élection peut et doit donner des idées à d'autres personnes ailleurs dans le monde. On ne peut pas empêcher qu'elle ce soit un symbole car ce résultat nous interroge.
La sociologie montre et démontre à quel point il est difficile et rarer que les personnes en position de domination investissent les positions dominantes. Je ne m'étale pas sur le sujet.
Il est bien évident, dans ma réflexion personnelle, qu'il faut manipuler les concepts et les idées avec prudence.
Je ne vais pas manichéenement accorder tout mon crédit à Obama et penser que les USA sont un havre de paix où les gens vivent dans l'égalité et la fraternité.
Son élection à cette fonction finit par effacer la question des ethnies, car maintenant Barack Obama sera en position d'être critiquable à égalité avec ses prédécesseurs. Et ça, c'est vraiment, de mon point de vue, la fin de l'histoire de la discrimination aux USA.
C'est cela que voulait ML King: que l'on juge les gens à l'aune de leurs compétences et pas à la couleur de leur peau. Et c'est ce qu'on fera avec Obama.
Je ne suis pas pour les quotas, pour les communautarismes etc, et moi aussi, je préférerais qu'une personne issue par exemple de telle ou telle histoire de l'immigration, puisse investir un mandat électoral, sans qu'on rappelle son origine ethnique, sans qu'on en fasse une sorte de banderole, je préfèrerais que tout aille "de soi".
Mais non, dans la vie, RIEN ne va de soi.
Les femmes sont dominées, les handicapés sont discriminés, les vieux sont abandonnés, les personnes issues de telle ou telle origine ethnique sont placées en situation d'exclusion et etc.etc.
Le monde a besoin de passer par le moment que nous vivons. Et peut-être que pour nos petits enfants, enfin, les choses iront d'elles-mêmes.
lettretitus.over-blog.com
RépondreSupprimern'existe plus.
... comme tous les rêves.
tu es au courant, non ?
Non je ne suis pas au courant.
RépondreSupprimerje ne vois pas le rapport et j'ai autre chose à faire.