dimanche 15 février 2009

Chiens de garde pour chienne de presse

J'hésitais un peu à faire ce billet étant donné qu'aujourd'hui est un jour de désobéissance médiatique (et accessoirement de repos dominical). Et donc faire un billet sur la presse peut paraître un peu provocateur. Mais je vais quand même faire le point sur une semaine de déchaînement d'une certaine presse écrite qui conchie allègrement les universitaires et par la même occasion bafoue, à très peu de frais visiblement, les règles du métier de journaliste, à commencer par celle de l'objectivité. Si certains enseignants-chercheurs ne méritent pas ce titre, parce qu'ils ne respectent pas les obligations qui sont celles de leur métier, il est certain que les auteurs des différents articles/interviews ci-dessous usurpent, au nom de la liberté d'expression, n'en doutons pas, leur qualité de journalistes.

Tout a commencé avec le "commentaire de C. Barbier" sur LCI que j'avais relayé précédemment. C'était le 3 février.

Des enseignants-chercheurs ont gardé leur sang froid et ont répondu à ce journaliste.
A l'un d'eux qui avait envoyé en guise de réponse un "lancé de chaussure" virtuel (type de réponse ajustée à une chronique sans argument sérieux), voici la réponse de C. Barbier :

"Un peu d'arguments, voyons ! [ "!!" sommes nous tenté de rajouter, quand on a vu sa diatribe !] Il y a un nouveau statut, porteur de nombreuses opportunités. Un peu d'audace: la communauté des chercheurs doit prendre son destin en main et ne pas craindre l'autonomie. Il faut quitter les jupes du tout administratif et se risquer au grand large. La qualité des hommes et des femmes de l'Université est leur meilleure protection. Cela dit, un éditorial est un coup de pied dans une fourmilière, pas une vérité scientifique... L'avenir dira".

Une bonne illustration de la pensée néo-libérale : vive la société du risque où plus aucun statut sécurisé n'existe. Après s'être fait traité de "forces de l'immobilisme triomphantes" par Sarko le 22 janvier, Barbier nous rappelle le manque d'audace des enseignants-chercheurs ! Un comble pour des gens dont le métier consiste à construire et vérifier des hypothèses à partir d'observations ...

A ce message d'un autre universitaire : "comment concevez-vous le rôle d'un journaliste ? Ne pensez-vous pas qu'un journaliste doit d'abord expliquer, comprendre, avant de juger ? Certes, vous avez parfaitement le droit d'être en désaccord à titre personnel avec les revendications ou les réactions des enseignants-chercheurs, ou de tout autre groupe qui manifeste, mais au nom de quoi vous permettez-vous de proclamer publiquement que leurs revendications sont illégitimes ? Quelles sont les ressources éthiques qui vous donnent le droit d'être aussi sûr de vous et de vous ériger aussi facilement en directeur de conscience ?Ne pensez-vous pas qu'il est essentiel que les journalistes distinguent clairement le registre de la morale ("ce que vous faites est bien ou mal") et celui de la connaissance ("pourquoi faites-vous ceci ou pensez-vous cela ?") ?"

Voici ce que Barbier répond : "Dans le journalisme, il y a du reportage, de l'enquête, de l'interview et de l'éditorial. Ma chronique relève de ce dernier genre. Il ne s'agit pas de dire le bien ou le mal, mais d'exprimer un point de vue. C'est du journalisme d'opinion analytique, si j'ose dire, et non de la morale, heureusement. L'avis des chercheurs a trouvé place aussi dans les journaux et, à travers les manifs, sur les écrans".

Il s'agit donc d'exprimer un point de vue et celui-ci n'a pas besoin d'être argumenté, il se suffit à lui même du fait qu'il s'agit d'un éditorial. CQFD. Belle leçon de journalisme ou plutôt devrais-je dire de la pensée Ikéa.


Le mardi 3 février

On a eu la surprise de lire dans un article du Monde la phrase suivante à propos du décret réformant le statut en universitaires : "Temps annuel d'enseignement. Le temps de service des enseignants n'est pas modifié. Ils ne pourront pas faire plus de 128 heures de cours annuels ou 192 heures de travaux dirigés ou pratiques. Ceux qui se consacreront essentiellement à la recherche devront quand même assurer au minimum 42 heures de cours magistraux annuels ou 64 h de travaux dirigés ou pratiques. "


Là le doute commence à s'insinuer : même dans les "journaux de référence", les journalistes auraient décidé de faire leur travail par dessus la jambe, sans se renseigner ? En effet, ces propos sont totalement erronés au regard du texte du décret, ce qu'un collègue se charge d'indiquer au rédacteur de l'article dans une lettre dont voici un court extrait :


"Le projet de décret dans sa dernière mouture (celle transmise au Conseil d’Etat le 30 janvier) prévoit en effet deux
cas de figures (article 4. II. du décret) :

- un enseignant-chercheur (EC) dont la recherche aura favorablement été évaluée par le Conseil national des universités (CNU) pourra en effet soit voir son service d’enseignement réduit par le président de son université (jusqu’à un plancher de 42 heures de cours ou 64 heures équivalent-travaux-dirigés (ETD)), soit ne pas voir son service augmenté au-delà du service de référence (128 heures de cours
ou 192 ETD donc) ;
- mais un EC dont la recherche aura été défavorablement évaluée par le CNU pourra, lui, voir son service « comporter un nombre d’heures d’enseignement inférieur ou supérieur au nombre d’heures de référence », sans d’ailleurs qu’aucune limite ne soit fixée par le décret si ce n’est que cette modulation « doit en outre laisser à chaque enseignant-chercheur un temps significatif pour ses activités de recherche. » Vous avouerez que cela peut entraîner des conséquences assez différentes du simple énoncé placé en « information » comme encadré dans votre article".



Et par ailleurs une petite mise au point sur "le temps de travail réel" des enseignants-chercheurs n'était pas non plus de trop et a été publiée 3 jours plus tard sur le blog "sciences au carré".


Jeudi 5 février


Franz-Olivier Giesbert nous livrait son analyse de la situation :

(image cliquable)

Et voici la réponse de deux enseignants-chercheurs dans une lettre adressée au Point:

Nous avons lu avec intérêt votre remarquable éditorial (L’idéologie du père Peinard), paru dans « Le Point » du 5 février 2009. Laissez-nous vous exprimer une admiration sincère ; il fallait oser, sur ce sujet délicat, tordre le cou aux idées reçues et ne pas céder aux sirènes de la démagogie. Vous le faites, comme d’habitude, dans une langue magnifique qui est votre marque de fabrique.
Il se trouvera certainement, parmi les universitaires vous lisant (combien d’ailleurs savent lire ?), des fâcheux - de droite comme de gauche - pour prétendre travailler beaucoup et gagner peu, invoquer leur sens du service public (l’horrible expression !), oser dire qu’ils sont déjà évalués (en particulier, par le Conseil national des Universités), pleurnicher qu’on ne réforme pas une institution en flattant ses vices - notamment, le localisme - et qu’entrer dans la concurrence avec des boulets aux chevilles relève des « Coulisses de l’exploit ». Les plus étroits insinueront aussi que, faute d’avoir beaucoup fréquenté l’Université, vous vous en faites une représentation rustique. Mais ne rien connaître aux questions dont on parle, n’est-ce pas la règle de votre beau métier ?
Traitez par le mépris ces vaines jérémiades et ces propos fielleux : ils viendront d’une engeance grassement rétribuée, avec vos impôts, pour raconter n’importe quoi. Parmi ces malfaisants (que la honte les accable !), pourraient figurer quelques juristes. Que voulez-vous ? Le droit est un peu comme le journalisme : on croise, de-ci de là, des cas de nullité.
Continuez, cher Monsieur, à faire avec conscience votre salutaire travail d’information et croyez en l’expression de notre très haute considération.

Lundi 9 février

Un intéressant débat "duel libé/Le Point" sur France info nous informait sur les limites génétiques des chercheurs. En effet, Sylvie Pierre-Brossolette, éditorialiste au Point et très bien informée, puisque son mari est lui même chercheur, assénait une vérité choc : "C'est vrai que les chercheurs sont meilleurs jusque 45 ans, après on trouve un peu moins. C'est biologique, génétique! Pourquoi leur imposer le même temps d'enseignement et de recherche tout au long de la vie ? "La stupeur saisit les universitaires qui ne savaient plus trop s'ils devaient rire ou pleurer d'un tel étalage de connerie.

La réponse ne se faisait pas attendre et le lendemain Pierre Jourde publiait sur son blog un billet dont les traits d'ironie n'ont d'égal que le sérieux et la justesse de ses propos sur l'évaluation des chercheurs. On trouvait également cette chronique sur Médiapart sur l'évaluation des universitaires.

De quoi alimenter en informations fiables les journalistes ? Que Nenni !

Jeudi 12 février

Le Figaro dévoilait un scandale, en ayant recours à la rhétorique bien huilée du "fonctionnaire fainéant" : "Un quart des enseignants chercheurs ne publient pas", voilà un titre et un contenu qui justifie pleinement qu'on fasse un peu le ménage et qu'on remette tous ces universitaires au turbin illico presto ! Là l'article se pare de quelques oripeaux de professionnalisme : référence à une enquête, citation d'une interview d'un président d'université. Le problème est que ces "élements objectifs" ne considèrent qu'un point de vue, celui favorable aux réformes en cours. Encore un travail bâclé comme le démont(r)e cette lettre de réponse, certes longue, mais qui a le mérite de la clarté.


Dans votre article titré « Un quart des enseignants-chercheurs ne publient pas » (Le Figaro du 12 février 2009) vous avancez un certain nombre de faits et de chiffres à l’appui d’une démonstration clairement orientée en faveur du projet de décret statutaire proposée par le
gouvernement. Ainsi, sous le couvert d’un article d’exposition des faits – il n’est pas présenté comme un éditorial ou une « opinion » –, sonnez-vous le signal d’une charge violente contre les universitaires. Vous vous retrouvez d’ailleurs de la sorte en bonne compagnie, aux côtés de nombre de vos confrères qui ont fait de même ces derniers jours : citons ici pêle-mêle Catherine Rollot, Christophe Barbier, Sylvie Pierre-Brossolette ou encore Franz-Olivier Giesbert… Sous prétexte de fournir quelques chiffres, vous prétendez ainsi « démontrer », une
fois de plus, combien les enseignants-chercheurs sont dans une très large proportion des privilégiés, des fainéants et des profiteurs du système et qu’ils feraient donc mieux d’accepter le nouveau statut qui leur est proposé – vous ne nous dites pas pourquoi d’ailleurs.
Bref, votre papier est un monument dressé à la désinformation et à la manipulation du lecteur qui n’honore pas un quotidien comme Le Figaro.
Votre article témoigne d’abord d’un manque d’information (volontaire ou non ?) tout à fait étonnant. Vous citez en effet pour commencer une évaluation réalisée par la « mission scientifique, technique et pédagogique du ministère de l’éducation nationale » (MSTP). Savezvous
seulement, Madame, que cette mission a été dissoute en mars 2007 ? Elle a été remplacée depuis par l’AERES (Agence d’Evaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur) créée en 2006 suite à la loi de programme sur la recherche. Et, surtout, savez-vous que depuis cette date une réflexion s’est engagée sur les modalités de l’évaluation précisément, en particulier sur la notion de « publiant » ou « non publiant » ? Ce simple fait aurait dû vous faire réfléchir à l’utilisation d’un travail d’évaluation ancien et largement dépassé par l’évolution rapide de la réflexion sur le sujet. Mais là n’est pas l’essentiel.
Il s’agit en effet d’une question complexe dont il est difficile de rendre compte en avançant que « les critères d’appréciation d’un ‘publiant’ ne sont pas très ‘exigeants’ » selon les dires d’un président d’université. Vous parlez ainsi, rapportant sans doute la conversation que vous avez eue avec ce président (dont vous ne jugez pas bon de préciser s’il est favorable ou non à la réforme même si l’on se doute de sa position à le lire), d’un « nombre minimal d’articles » dans des « revues reconnues ». Vous évoquez également, en passant, la question du classement des revues (cf. votre exemple sur les sciences de la vie…). Mais vous ne dites là rien qui soit susceptible de valider vos assertions sur l’absence de travail de recherche... Vous vous contentez en effet de répéter une forme d’opinion commune, fort répandue, qui mêle perception d’une insuffisance quantitative de publications et absence d’interrogation sur la réalité de ce qu’est le travail de recherche et la publication de ses résultats. L’exemple scientifique que vous retenez ici étant à la fois caricatural et tout à fait particulier.
Mais, Madame, vous êtes vous seulement poser une fois la question de savoir ce qu’était une « publication » pour un chercheur ? Dans quelle condition celle-ci était élaborée ? Quelles étaient les différences possibles des conditions de sa production entre les différentes
disciplines ? De quels moyens et de quel temps disposait un universitaire pour ce faire ? Comment peut-on sérieusement évaluer ce travail ? Qui doit ou peut le faire et dans quelles conditions ? Etc. D’ailleurs lorsque vous distinguez les disciplines pour avancer quelques
chiffres sur les « publiants » et les « non publiants » (vous avalisez d’ailleurs au passage le vocabulaire officiel sans en interroger la pertinence…), vous ne vous posez pas la question de la différence fondamentale des pratiques de publication entre les sciences dures (19 % de non publiants) et les sciences humaines et sociales (28,5 %) ! Pas plus d’ailleurs que celle de savoir si des regroupements aussi vastes de disciplines sont pertinents. Un exemple à tout hasard : ne pensez-vous pas que la philologie médiévale et l’économétrie sont susceptibles de connaître des pratiques de publication différentes ?
En fait, vous posez bel et bien la question de la « non publication ». Vous la posez à Jean- Robert Pitte. Cet ancien président de Paris IV bien connu de tous pour sa neutralité, sa modération et son honnêteté intellectuelle qui considère du haut sans doute d’une étude précise, fine et fiable qu’il aura réalisée que les chiffres cités par vous plus haut sont « encore trop optimistes », et estime donc « à 40% le nombre d’enseignants du supérieur qui ne publient pas »… Qui dit mieux ? Un enseignant d’une « petite université du sud de la France » qui
estime lui que 52% de ses collègues ne publient pas ! CQFD
Mais il y a pire encore dans votre article. Oui. Au début de celui-ci, vous citez les données de l’étude de la MSTP – là aussi comme s’il s’agissait d’éléments incontestables… Vous déduisez du fait que 24% des enseignants-chercheurs ne font partie d’aucune équipe de recherche que ces 24% là ne font aucune recherche ! Là, je dois vous dire, Madame, que j’en suis resté bouche bée. Encore une fois ne vous êtes-vous pas posée la question de savoir si l’on pouvait éventuellement faire des recherches en dehors de l’appartenance à une « équipe » ? Si l’appartenance à une telle équipe (sont-ce des « équipes d’accueil », des « unités mixtes de recherche », des « instituts »… ?) est une condition sine qua non ? Vous poursuivez en expliquant que sur les « 76% restant » (sic), un quart travaillant dans les « unités de recherche » (re-sic) n’ont pas publié pendant les quatre années précédant 2007. Sans revenir sur le sens du terme « publier » tellement problématique, ne vous êtes-vous pas demandé pourquoi une telle proportion d’universitaires ne « publiaient » pas ? Pour quelles raisons un tel taux de « non publiants » est-il possible, alors précisément qu’ils sont dans des « équipes de recherche »… ce qui laisserait croire au passage que ce n’est pas un critère suffisant par rapport à votre assertion précédente sur ceux qui n’y appartiennent pas ? Mais qu’ont donc bien pu faire ces 14 000 personnes pendant 4 ans ? Au passage, là encore, une précision sur des chiffres que vous utilisez sans visiblement trop savoir ce qu’ils recouvrent. Ils ne comprennent pas uniquement les enseignants-chercheurs mais l’ensemble des universitaires et des chercheurs présents dans les universités (ceux des organismes de recherche compris qui ne sont pas soumis à l’obligation statutaire d’enseignement). Décidément…
Suit le passage de votre article sur l’exemple de collègues juristes ou économistes qui exercent à côté de leur enseignement une profession libérale, d’avocat ou de conseil. Outre que ce phénomène est tout à fait marginal par rapport à l’ensemble des universitaires, vous le
présentez lourdement comme un fait caractéristique du côté « profiteur » du système de l’enseignant-chercheur puisque sous la rubrique d’un paragraphe commençant par « un universitaire est pourtant censé consacrer une partie de son temps de travail à la recherche,
l’autre à l’enseignement. » Bref, une nouvelle généralité tirant dans le sens de votre démonstration à charge à partir d’un exemple particulier très limité. Et d’insister plus loin sur les seules « six à huit heures d’enseignement hebdomadaires pendant
les huit mois que dure l’année universitaire ». Pas un mot cette fois sur ce que représente « une heure de cours » pour un universitaire ni sur ce que sont ses « vacances », par exemple, passées à faire les travaux de recherche qu’il n’a pas le temps de faire dans l’année trop
accaparé par les étudiants précisément. Le temps de travail réel, les tâches réelles de l’enseignant-chercheur ne vous intéressent pas visiblement pas : la préparation des cours, l’organisation et la correction des examens, la gestion administrative, l’encadrement pédagogique des étudiants, la professionnalisation dévoreuse de temps d’une grande partie des diplômes, etc. s’ajoutent à la présence devant les étudiants et à la recherche pour finalement former un horaire de travail où les heures ne sont que rarement comptées et les vacances réduites à leur plus simple expression. Mais de cela pas un mot, évidemment. Cela ne cadre pas avec votre « démonstration ».
Dans un autre paragraphe encore, vous affirmez que les universitaires sont « peu évalués ».
Eh bien voyons ! Là encore, que vous dire d’autre que de simplement faire votre travail de vérification des faits. Renseignez-vous donc ! Les universitaires sont évalués tout le temps, tout au long de leur carrière, collectivement et individuellement. Pour ne vous donner que
l’exemple de mon cas personnel : en dix ans de carrière, j’ai été évalué individuellement douze fois par des jurys ou des commissions de pairs différents, sans compter les évaluations collectives (labo, master…) et les évaluations de travaux de recherche (articles, ouvrages…)
soumis à publication. Ce n’est donc pas cela qui est en jeu par rapport à la réforme actuellement envisagée.
Vous vous contentez de donner la parole à la défense si l’on peut dire dans votre dernier paragraphe sous la forme de quelques phrases par un doyen d’UFR d’anglais de Lyon. Elles sont elles aussi soigneusement choisies pour ne pas trop contredire ce que vous asséniez
précédemment. Pensez-vous que cela suffise à parer le reproche de partialité que l’on peut légitimement vous adresser ? Ainsi, dans votre article de quelques paragraphes seulement, trouve-t-on à la fois toutes les images négatives véhiculées depuis des semaines sur les enseignants-chercheurs, des informations mal maîtrisées ou parcellaires, et des manipulations grossières… Cela fait
beaucoup. Les lecteurs, ceux du Figaro comme les autres, méritent mieux : un journal honnête et qui les informe réellement sur les événements ; qui distingue les faits et les opinions éventuelles de ses journalistes. Faites donc un édito ou une tribune en page « opinions » si vous pensez sincèrement que les universitaires sont des privilégiés, des fainéants et des profiteurs ! Je saurai alors où ne pas vous lire…
Veuillez agréer, Madame, mes salutations distinguées.

Bref, cette dense lecture, pour bien comprendre que la situation ne mérite aucune analyse digne de ce nom.

Alors maintenant rappellons simplement ci-dessous tous les mensonges du Petit le 22 janvier dernier.




Tout est parti de là, la colère des universitaires d'un côté et le relai de la propagande élyséenne dans une certaine presse de l'autre.

Mais voilà, les enseignants-chercheurs sont des gens modernes, ils sont abonnés à des listes de diffusions, ils lisent les journaux via le net, ils tiennent des blogs, et de part leur activité, ils sont habituée non seulement à écire, mais à écrire en argumentant leur démonstration avec des éléments objectifs. Il ne faut pas chercher à les prendre à leur propre jeu car il y a de fortes chances pour qu'ils gagnent.

C'est cette capacité critique et d'éducation à la critique qui est aussi mise en cause par les réformes qui touchent l'ensemble du système éducatif français.

Allez ! Encore tous ensemble jeudi 19 février !

3 commentaires:

  1. Waouw, ça c'est de l'article ! Et bien d'accord avec toi sur le fond.

    Bisous, courage et persévérance !

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  2. Elise, dans le genre d'informations tronquées qui peuvent argumenter dans le sens des patrons et du gouvernemen t, l'annonce des 300 M€ (seulement) de résultats de PSA, alors même que le constructeur auto a provisionné 900 M€ pour accompagnenr le plan social de départs en 2009, soit un résultat réel de 1,2 Mds €, ce qui cvhange tout !
    Et le reste à l'avenant...
    Cet article est une nouvelle fois un acte citoyen, Elise. Bravo.
    Bises à vouys, les soeurs, et ne lâchez rien ;-)

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  3. Merci chers lecteurs zassidus !
    Courage à vous également
    des bises

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