N'ayez pas peur, la gendarmerie vous protège ...

Tandis que je publie ce message, La Marche Impériale résonne toujours sur le blog, suite à la grève d'il y a 10 jours.

Et bien cette musique est tout à fait adaptée pour relater une information que j'ai d'abord reçu par mail, avant d'en entendre parler à la radio. Une information qui fait peur et qui me fait penser que le sentiment d'insécurité n'est pas toujours là où on veut nous le faire croire, ni les voyous ceux que l'on pointe le plus souvent du clavier ou de la caméra ...

Et la musique de Dark Vador me fait sursauter, car elle ne commence pas tout de suite, elle fait toujours peur cette musique, mais pas autant que l'info qui vient.

Donc je reçois ce mail, mardi soir, d'un parent d'élève d'un collège du Gers, dont la fille a subit rien de moins qu'une fouille au corps (14 ans, mineure) pendant l'intervention d'une équipe de gendarmes, sous prétexte d'un "exercice de prévention". Insatisfaits de ne pas trouver de drogue dans sa culotte, deux des fonctionnaires, en profitent pour faire un peu d'esprit "délit de faciès", le seul dont il sont sans doute capables : "On dirait qu'elle n'a pas de hash, mais avec sa tête vaut mieux très bien vérifier ! On ne sait jamais ..."

Le récit de Zoé se trouve sur un blog auquel je me permets de renvoyer.

J'ai été très choqué par ce témoignage et j'ai d'abord envoyé un mail de soutien au papa de Zoé. Heureusement il en avait reçu plein et n'avait pas attendu pour prévenir la presse et les hiérarchies concernées.

Comme quoi en ces temps de sakozyte aiguë, il y a quand même une justice et Dark Os a été à la hauteur de sa charge, pour une fois. Mercredi soir j'ai eu le soulagement (hé oui, faut se contenter de peu !) de l'entendre sur France Inter condamner les faits en expliquant que cette descente n'avait jamais été cautionnée par l'administration de l'éducation nationale et que la responsabilité relevait strictement de la gendarmerie. Il a par ailleurs recadré les propos de la procureur de la république qui avait qualifié les faits de "bonne insécurité" (cf fin de l'article). MAM a rajouté une couche sur la nécessité d'action de prévention dans les collèges, mais qui ne doivent pas être confondues "avec des opérations de contrôle qui rentrent dans le cadre judiciaire"

Néanmoins, on pourra noter, avec stupeur pour ma part, que le principal du collège relativise les faits, (fin d'article), il n'a pas remarqué de "tension particulière" ... Ces explications pour justifier l'intervention sont limites : il intervient dans les classes, après le passage des gendarmes et du maître chient et reconnaît que la procédure "peut être impressionnante" ... Les profs qui ont assisté à cette descente (dans plusieurs classes) n'étaient certes pas au courant, mais n'ont pas non plus réagit quand les gendarmes ont fait entrer un chien dans leur classe, ni quand les mêmes ont emmenés des élèves hors de la salle, alors qu'ils demeurent sous la responsabilité de l'enseignant.

La petite Zoé a du retourner suivre son cours de maths sans que l'enseignant n'ai de réaction devant ces actes inqualifiables : c'était injuste et peut être illégal, en tout cas disproportionné et humiliant (une fouille au corps sur mineur !!) mais l'adulte responsable n'a rien dit.

Et visiblement, il y aurait dans le Gers non seulement une concentration de producteurs de foie gras, mais aussi de dealer et consommateur de cannabis, puisque des opérations de "prévention" similaires ont déjà eu lieu !

Après ça, peut être peut-on s'imaginer le quotidien des "contrôles d'identité" dans les quartiers soit disant sensibles, mais où la sensibilité des habitants, tout comme ici, celle des élèves, n'est pas prioritaire.